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La Société des amis de
Gérald Hervé a pour vocation de faire connaître la vie, les œuvres et la
pensée de Gérald Hervé (Marseille, 1928-Miami,
1998). À ce titre, ses membres sont particulièrement sensibles à toute
nouvelle affectant tel ou tel des amis de l’écrivain. C’est ainsi que
nous n’avons pu que déplorer la disparition de son ami Pierre
Vidal-Naquet, décédé le 28 juillet 2006.
Dans son dernier livre,
l'Histoire est mon combat. Entretiens avec
Dominique Bourel (Albin Michel,
2006), l’historien évoquait les amitiés forgées au lycée Périer à
Marseille, avec notamment Gérald Hervé et Robert Bonnaud, deux de ceux
qui l’avaient aidé à échapper aux mains de la Gestapo en 1944.
C’est avec
Gérald, et plusieurs autres, qu’il avait fondé la revue Imprudence.
Pierre
Vidal-Naquet, rappelons-le, avait tout de suite tenu à nous soutenir à
l’annonce du tragique décès de Gérald Hervé et des circonstances
particulièrement odieuses dans lesquelles il s’était produit. Il avait
accepté la présidence d’honneur de notre société. Rendons encore une
fois hommage à ce combattant de toujours.
Le numéro deux de la revue
la Ligne d’ombre paraît enfin, après que nous nous sommes posé
bien des questions en ce qui concernait sa forme définitive. Le premier
numéro avait été réalisé sous format papier avec très peu de moyens.
Sachant que la revue devait prendre son élan et accroître le nombre et
l’étendue de ses contributions, il fallait décider entre les risques
financiers insupportables, au départ, d’une publication « classique »,
obligeant à une distribution improbable, et l’aventure numérique,
laquelle réduit à néant les deux problèmes précédents, sans parler des
possibilités quasi illimitées de publication qu’offre l’Internet (nombre
de pages, iconographie, etc.).
Certes, il n’y a pas de
livre au bout... Nos volumes n’occuperont pas une place sur l’étagère
d’une bibliothèque. On peut le regretter. Des contributeurs pourront
s’en trouver déçus, frustrés. Cependant, nous ne serons pas, loin de
là ! la première revue en ligne. Nous suivrons les étapes qui s’imposent
à toute revue sérieuse (comité de lecture, corrections des épreuves,
organisation des numéros, etc.). Ce n’est qu’à ce prix que la
périodicité prévue, deux numéros par an, pourra être respectée, avec, à
la clef, un public potentiel autrement important. Cependant nous
prévoyons de publier sous forme de livres à part entière des recueils de
textes et d’articles parus dans la revue en ligne.
D’autre part, la Ligne
d’ombre s’ouvre à la littérature et aux idées. Nous pensons que,
puisque l’œuvre et la pensée de Gérald Hervé reflètent autant qu’ils
l’expriment le monde contemporain, il faut accueillir l’œuvre et la
pensée d’autrui, en particulier en ce qui concerne l’une des
problématiques majeures de l’œuvre hervéienne, l’homosexualité (études
gay, queer).
Rappelons enfin que le
titre de notre revue est emprunté à un roman de Joseph Conrad. Gérald
Hervé autour et dans l’histoire et la fiction de notre monde -
voilà ce que la Ligne d’ombre cherchera à faire lire et voir, de
lui aux autres, des autres à lui, par-delà les limites biographiques.
Le second événement
marquant de la vie de la SaGH est la création, à la fin de l’année 2006,
d’une ligne éditoriale à part entière et qui porte un nom proche de
celui de la revue, les éditions
Ligne d’ombre. Elles publieront, au
rythme initial de trois titres par an, des essais littéraires et des
textes d’idée. La première parution, courant mai 2007, sera un livre
d’Yves Bonnefoy ; viendront ensuite ceux de Robert Bonnaud (voir
supra) et de Jude Stéfan. Sont prévues aussi des rééditions de
l’œuvre de Gérald Hervé, notamment des Pavois et des fers.
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